Les Journées Européennes des Métiers d’Art (JEMA) au Musée Lalique

Les JEMA, journées européennes des métiers d’art ont lieu, normalement, tous les ans. Partout en France et en Europe. Mais cette année, ces rendez-vous d’exception ont été annulés en raison des mesures de confinement pour faire face à l’épidémie.

Les JEMA

Cette manifestation à l’échelle européenne permet de découvrir les métiers d’art, soit en immersion chez les professionnels, soit dans des centres de formation ou encore dans les musées. Certains de mes confrères, membres de la Corporation des photographes d’Alsace ouvraient leurs ateliers. Je n’y avais jamais participé… D’une part, parce que je me suis toujours plus considérée comme une technicienne qu’une artiste, je ne me sentais pas légitime. D’autre part, parce que mon atelier, c’est 12 m² à mon domicile. Pas simple pour accueillir du public. Mais pour cette édition 2020, une chance extraordinaire s’est présentée à moi. Le Musée Lalique m’a fait confiance et soumis un thème: « Gestes et savoir-faire ». L’objectif de l’exposition est de révéler au public la diversité des métiers de la cristallerie Lalique sous forme de triptyques: le geste, l’outil et la personne.

Les portraits

Comme cette exposition est reportée, le Musée Lalique m’a autorisée à dévoiler quelques photos. J’ai choisi les portraits. J’avais envie de remercier à ma façon toutes les personnes de la manufacture qui se sont confrontées aux flashes de studio. Je leur suis très reconnaissante d’avoir accepté de poser et d’être exposé. Ce n’est déjà pas facile en temps normal, mais imaginez quand il s’agit d’être photographié pendant ses heures de travail et en tenue de travail !

J’ai donc installé mon studio dans l’atelier du « Montage », déployé tout mon matériel d’éclairage, torches et façonneurs. Je voulais, dans la mesure du possible créer une ambiance qui corresponde au plus près à chaque personne. Trouver la lumière, la gestuelle qui reflète les traits de caractère. Et surtout mettre en confiance.

La cire perdue

C’est une technique de moulage très précise qui permet d’obtenir une sculpture en cristal à partir d’un modèle en cire. Dans cet atelier œuvrent Gilles, Josiane et Ludovic.

 

Le verre chaud

Comme son nom l’indique, dans cet atelier on travaille le cristal en fusion. Ce travail demande de la précision, de la rapidité, une parfaite coordination des gestes et une excellente synchronisation au sein de l’équipe.

L’équipe de Patrice:

C’est l’équipe du verre chaud que je connais le mieux. Quand je fais un reportage pour la manufacture, sur les étapes de fabrication des pièces, 9 fois sur 10, c’est avec eux que je travaille. Et grâce à leur talent, leur expertise et leur gentillesse, ils parviennent à ralentir leurs gestes, me facilitant ainsi les prises de vues.

C’est pourquoi j’ai choisi de les photographier séparément afin de leur créer une lumière adaptée et de leur proposer une gestuelle qui me semblait leur correspondre.

L’équipe de Jérôme:

Pour cette équipe, j’ai privilégié la photo de groupe. J’ai photographié chaque verrier individuellement, sur le même fond, avec la même lumière puis je les ai rassemblés.

Le choix

La matière en fusion est façonnée, moulée, pressée et ramenée tout doucement à température ambiante. Une fois le cristal refroidi, l’oeil expert et intransigeant de l’équipe du choix d’arche scrute le moindre défaut qui exclurait la pièce.

Le verre froid

La matière en fusion est façonnée, moulée, pressée et ramenée tout doucement à température ambiante. Ensuite, le cristal refroidi, passe entre les mains expertes des tailleurs, polisseurs, sableurs, décorateurs du verre froid.

Le montage

La moulerie

La logistique

Les gaziers

J’espère que ces photos vous auront donné envie de découvrir l’exposition. Ce n’est donc que partie remise, restez connectés pour connaître la prochaine date.

Remerciements à Daniel Bilodeau

Daniel a été l’un de mes trois professeurs de photographie au Cégep de Saint-Hyacinthe au Québec. En 1995 ! C’est grâce à lui que j’ai développé ce goût pour les portraits. Nous sommes toujours en contact. Et son avis sur mon travail ainsi que celui de Francine Dubé comptent toujours autant.