De la création à l’exposition : naissance du vase Mossi.

 

Et voilà ! Samedi 1er février c’était l’inauguration de ma troisième exposition au Musée Lalique.

Pour la troisième fois, le musée Lalique m’a confié une mission : photographier les étapes de fabrication du vase Mossi, une création emblématique de René Lalique datant de 1933, toujours actuelle. Cette exposition photographique ne se contente pas de célébrer une œuvre, mais elle plonge également le visiteur dans l’univers fascinant de la cristallerie. En effet, la manufacture ne se visite pas. L’objectif est de mettre en lumière tous les métiers qui interviennent dans la conception de cette pièce iconique tout en rendant hommage aux artisans passionnés qui perpétuent un savoir-faire exceptionnel.

cette exposition dévoile la richesse et les subtilités de la création artisanale.

Exposition jusqu’au 6 avril 2025

 vase Mossi ambre

1- Le choix du Musée Lalique, MOSSI un vase iconique et intemporel

Comme je le précisais en introduction, l’idée de Véronique Brumm, directrice du Musée et d’Anne-Céline Desaleux, directrice adjointe, était de révéler le nombre impensable d’étapes nécessaires à la création d’une pièce en cristal. En concertation avec Daniel Port, directeur de la manufacture, le vase Mossi, pièce iconique de la maison Lalique a été désigné pour être le sujet vedette de cette nouvelle exposition, dans sa version ambre.

Souvenez-vous, les 2 précédentes expositions accordaient autant d’importance aux artisans qu’aux pièces en cours de façonnage :

  • LALIQUE EN GRAND : une immersion dans la manufacture grâce à un format de photos de 120×180 cm.
  • Geste et savoir-faire : une exposition de triptyques « le portrait de l’artisan – son geste et sa pièce – ses outils »

Donc cette fois-ci, bien que j’ai toujours à coeur de mettre en avant la personne, la star c’est le vase Mossi et où vous verrez beaucoup plus d’images cadrées très serrées, mais pas très loin vous sentirez la présence du verrier…. Enfin, je l’espère !

2- Les étapes de fabrication du vase Mossi

Le moule :

La cristallerie fabrique ses propres moules métalliques et les entretient très régulièrement.

L’atelier « verre chaud »

Les verriers vont cueiller le cristal en fusion dans le four à pot

Les verriers vérifient la qualité du cristal.

Christophe et Bastien

Le moule acier doit être maintenu à une température élevée avant la coulée du cristal.

La coulée du cristal est un geste très physique, avec une masse de près de 6 Kg en bout de canne (+ le poids de la canne), rendu encore plus difficile par la température du cristal en fusion.

La vase Mossi est moulé-pressé. Le cristal en fusion est soumis à la pression d’un noyau métallique qui va pousser le cristal contre les parois du moule et  donner au vase sa forme et ses motifs tandis que le noyau lui-même créera le creux du vase.

 

Le choix à l’arche

L’ébauche

Après avoir passé l’épreuve du contrôle au choix « arche », le vase Mossi poursuit son chemin dans les ateliers dits du « verre froid ».

La taille

Pierre, UMOF Sculpteur

Le décor

 

Le sablage

Les mains de Philippe

Le matage à l’acide

 

La flette

Noël

Le polissage

Le choix final

Alisson

La signature

3- La lumière comme exhausteur de beauté

Le vase Mossi, avec ses reliefs « hypnotiques », se prête magnifiquement bien à un travail de la lumière.  Mon intention était de transmettre à travers mes photographies, non seulement sa beauté, mais aussi la complexité de sa texture, sa brillance et son éclat.

La manufacture a investi de manière significative dans des installations lumineuses pour les espaces de travail au « verre froid », permettant aux artisans de bénéficier d’un environnement lumineux qui facilite leur travail de précision. Cette luminosité est précieuse et rend le processus de création plus confortable. Elle aurait été suffisante. Mais pour moi, elle n’était pas assez créative. J’avais besoin de modelé, de volume et de fort contraste pour exalter  la beauté du Mossi, mettre en avant son design distinctif et ‘inviter l’observateur à une expérience sensorielle plus riche, où la profondeur et la texture prennent vie.

Lors de l’inauguration de l’exposition ce samedi 1er février, Monsieur le Député Patrick Hetzel, a souligné cet aspect avec pertinence et sans concertation. J’ai été très touchée par ses remarques à propos de ma lumière. Hélas, je ne m’en souviens plus précisément de ses mots. En résumé, il a souligné à quel point, à travers mes photographies, on avait l’impression de pouvoir toucher le vase. Mon pari est gagné !

Que ce soit à l’atelier du « verre chaud » ou l’atelier du « verre froid », j’ai travaillé avec une torche Godox AD400 pro, un bol, à 400 ISO, au 1/60ème ou 1/125, f/5.6

4- Remerciements

À travers mes photographies, je souhaite transmettre l’émotion et la passion qui se cachent derrière chaque geste, chaque détail, et ainsi célébrer non seulement le vase Mossi, mais aussi toutes les personnes dont la patience, la gentillesse et l’engagement ont rendu possible ce reportage. Sans leur passion et leur expertise, ces photos ne seraient pas aussi réussies.

Mille mercis au Musée Lalique, Véronique Brumm et Anne-Céline Desaleux, à la manufacture Lalique, Daniel Port et Cerise Guisez, à toutes les personnes des ateliers : Pascal, Yousuf, Christophe, Kevin, Grégory, Daniel, Bastien, Alexandre, Tina, Hervé, Pierre, Noël, Philippe, Laurent, Olga, Philippe, Élie, Alisson.

Et vivement la prochaine exposition pour une nouvelle collaboration, de nombreux échanges riches et passionnants.