1997-2022 : 25 ans, coup de projecteur sur une profession photographe et mon parcours personnel

Profession photographe

I. Les années formatrices avant la spécialisation en photographie industrielle

1. 1997- 1999, premiers pas dans le monde professionnel de la photographie : « filmage » et « labo mobile »

1.1 photographe-filmeur

Equipée d’un labo mobile, une machine KIS FASTER 2010 installée dans une camionnette aménagée, je couvrais les salons, les congrès, les séminaires, photographiais les personnes attablées dans des cabarets ou salles des fêtes. Les films étaient développés et les photos tirées sur site et proposées dans l’heure à la vente. 

1.2 filmage et reportages

A l’époque de l’argentique, avoir sa photo dans l’heure était très rare. J’ai transposé le principe du filmage aux reportages. Souvent lors de congrès, les personnes viennent des quatre coins de la France. C’était un atout de pouvoir livrer les photos clés dans la journée. Souvent des photos de groupes.

1.3 déroulement des reportages

Repérage des lieux, il fallait pouvoir disposer d’une prise de courant et surtout d’une place de stationnement plane.

Installation 1h avant les prises de vues pour mettre en route le labo (rempli et vidangé à chaque utilisation).

Prise de vues selon un circuit bien défini et films numérotés dans l’ordre chronologique. Tirages des photos au format 13×18.

Exposition à la vente de toutes les photos.

Une personne était engagée pour la vente et avait été formée au fonctionnement du labo pour commencer le développement des films pendant que je photographiais.

1.4 avantages et inconvénients

Points positifs de ce travail, c’était l’obligation de développer d’une part, un contact facile et courtois avec les personnes photographiées ; et d’autre part, beaucoup d’énergie et une grande rigueur dans l’organisation des prises de vues. 

Grâce à la rentabilité des débuts, j’ai profité d’une bonne trésorerie pour acheter un premier kit de flashes studio chez MMF Pro : 2 torches, 1 parapluie, 1 boite à lumière, 1 lentille de Fresnel et une cellule.

Mais, ce travail n’était pas très épanouissant, je n’apprenais rien et les photos n’avaient rien de technique, ni de créatif. 

1.5 fin de l’activité de filmage

La magie de la photo délivrée dans l’heure n’opérait plus avec l’arrivée des premiers appareils numériques grand public. Les personnes s’émerveillaient davantage de la voir apparaître au dos de leur appareil.

De toute façon, ces 3 années de photos « alimentaires » m’avaient émoussée et déçue. Je ne me « sentais » toujours pas Photographe.

2. Réflexions sur le métier de photographe

2.1 Être photographe

Être photographe, c’est créer de l’émotion et capter l’attention. C’est construire des images impactantes en réfléchissant au cadre et en décryptant la lumière. 

2.2 Mon attrait pour les lumières

2.2.1 Lumières naturelles

Depuis toujours, je suis fascinée lors de mes balades par les lumières naturelles, les tonalités chaudes ou froides selon l’angle du soleil, les rayons qui transpercent les feuillages, les ambiances qui en émanent.  

2.2.2 Lumières de cinéma des années 30 

J’adore l’atmosphère créée par Henri Alekan, directeur de la photographie de grands cinéastes comme Jean Renoir, René Clément (La Bataille du rail), Jean Cocteau (la belle et la bête).

Je le cite :

«Je n’emploie jamais l’expression « bonne lumière », il est plus exact de dire « lumière juste ». C’est celle qui correspond très exactement au thème et à l’ambiance voulus par le metteur en scène. Il ne s’agit pas d’éclairer une comédie avec des effets de drame, et inversement. Le rôle de la lumière est de toucher le spectateur par l’émotion, et la lumière juste est celle qui préside très exactement à la rencontre de cette émotion et de l’esprit du film.»

2.2.3 Un fabuleux cadeau

Je découvrais les Fresnel avant même de penser que je serai un jour photographe professionnelle.

Adolescente, inscrite dans un photo-club, j’apprenais le développement et le tirage N&B. L’un des membres, un photographe à la retraite, passionné également des films des années 30, m’a offert une lentille de Fresnel Cremer Bte SGDG avec sa lampe épiscope, une Cremer baby (modèle AC 26) et un bol beauté.

J’aime toujours la qualité de cette lumière continue, très agréable grâce a la diffusion créée par la lentille Fresnel ; son faisceau relativement étroit et très net, plus lumineux dans le centre que sur les bords.

3. 1999-2010 Mon nouveau départ grâce à des rencontres et des formations

Avec la baisse vertigineuse de l’activité de filmage, je devais prendre une décision : continuer la photographie (la vraie) ou me réorienter.

3.1 Une rencontre capitale : Norbert Tisserand

Se former pour se surpasser !

La corporation des photographes d’Alsace organisait régulièrement des stages. C’est là que j’ai rencontré pour la première fois Norbert Tisserand. Portraitiste talentueux, homme exquis, généreux et grand sage qui a transformé ma vie professionnelle. 

Face à mes doutes, mes lacunes techniques, au tiraillement entre l’envie de tout arrêter et celle de tout apprendre, il m’a aidée à trancher. Peu importait les bases que j’avais, seule compterait ma détermination. Il m’a encouragée à continuer à condition, bien sûr, de me former auprès de confrères reconnus. 

Je l’ai revu l’année suivante à Dourdan.

3.2 Nouveau départ : portraits de famille

Pour développer mon activité et en faire sa promotion, je participe à des fêtes de rue, des marchés, des expositions d’artisans. J’ai toujours mon labo mobile dans ma camionnette. J’installe un studio sur les sites : un fond en toile de jute colorée + le kit d’éclairage

Le succès est mitigé. L’activité ne décolle pas vraiment.

3.3 Dourdan

Suivant les conseils de Norbert Tisserand, je m’inscris au GNPP et participe à deux congrès à Dourdan. Mais devant le niveau des autres photographes présents, je n’ose pas montrer mon travail beaucoup trop amateur.

Je participe aux ateliers, reste dans l’ombre et découvre et vibre devant les oeuvres de certains photographes.

3.4 Rencontre avec un poète de la lumière :  Laurent Yeghicheyan

Commencer par maitriser une seule source de lumière

Ses images sont sublimes : la douceur de ses lumières, ses mises en scène, ses compositions, sa sensibilité, son approche du portrait et ses discussions avec les clients. Que ce soit techniquement ou humainement, tout est maîtrisé. Son art est parfait. 

Toujours adhérente à la corporation des photographes d’Alsace et membre du comité, je propose qu’on l’invite. 

Réflexion à l’issue de ces 2 jours de stage : Je l’ai vu travailler avec une seule boite à lumière et le résultat est splendide. C’est décidé, je vais m’exercer avec une seule source de lumière, jusqu’à ce que je maîtrise ce plan d’éclairage. Il ne s’agit pas de copier ce qu’il fait. Mais je dois m’inspirer de sa méthode de travail et trouver mon propre style. Mais le travail que j’ai vu est stimulant, motivant et me conforte dans l’envie de progresser.

Ce que je retiens de cette première formation :

  • la maîtrise d’une seule source de lumière
  • la relation avec le modèle, avant et pendant la séance.

3.5 BTM photo (brevet technique des métiers), option prise de vues, CIFAP de Pantin 

Je suis 3 cours, en formation continue, un lundi par semaine à Pantin, pendant un an :

  • histoire de la photo
  • techniques de prise de vues en studio 
  • techniques commerciales et gestion d’entreprise (cours d’Hervé Carlier)

Ce sont les cours de techniques commerciales qui m’apportent le plus. J’apprends comment faire une étude de marché, établir un devis, faire une grille tarifaire, l’argumentation de vente… Grâce à Hervé Carlier, photographe, gestionnaire hors pair, il connaît très bien le marché de la photographie.

Ce que je retiens de cette formation et mets en pratique :

->Mes devis sont beaucoup plus détaillés : je reprends les besoins du client, explique comment et pourquoi je peux y répondre et termine par le tarif, la durée de validité du devis et la signature et l’acompte.

->J’ai modifié la présentation de mes tarifs portraits, plus simples, sous forme de forfaits

3.6 Philippe Gaucher, le geste et la lumière 

3.7.1 le mariage

Le bouche à oreilles fonctionne bien. Mais je ne suis pas totalement satisfaite. Il faut que je puisse proposer quelque chose de différent.

Comme je parvenais à convaincre les futurs mariés à faire les portraits en semaine, il fallait que je me surpasse et propose quelque chose de vraiment différent de ce que je pouvais faire le jour J. C’était l’intérêt déjà du circuit, du choix des endroits en fonction de leurs goûts mais aussi de l’ensoleillement mais il restait encore un point à améliorer : la gestuelle.

3.7.2 Philippe Gaucher, expert de la lumière et de la gestuelle

Le langage du corps.

Une révélation. En plus de toutes les qualités techniques de la photo, dans ses images de couple on sentait la complicité. C’était exceptionnel. Nous l’avons invité à la corporation.

Ce que je retiens de cette formation et mets en pratique :

J’ai appris l’élégance dans les gestes du couple.

Je veille toujours à bien placer les mains, les épaules, l’ancrage des jambes au sol. 

Des années après cette formation sur la « gestuelle des mariés », je garde en mémoire les gestes gracieux et postures élégantes et l’adapte aux portraits « corporate ». Pour chaque portrait, je cherche l’attitude qui semble être la plus naturelle. Tout en discutant avec la personne, j’observe ses gestes, ses mains, la position de son buste. 

Cette formation a été fondamentale.

4. Capacité en marketing digital cours à distance par le CNAM

Internet a chamboulé les modes de communication. Les techniques de commercialisation acquises pendant le BTM n’étaient plus à jour. Je devais m’adapter aux nouveaux outils et j’ai trouvé cette formation à distance, organisée par le CNAM.
Sur deux semestres, je me suis inscrite aux cours suivants :

  • e-commerce et e-publicité 
  • marketing électronique
  • stratégie marketing
  • Droit des technologies de l’information

Parallèlement, je travaillais à la création de mon nouveau site Internet. Cette formation m’a permis de me familiariser avec les termes de référencement naturel (SEO), référencement payant (SEM), les outils de web analytics et d’audit, les réseaux sociaux et leurs algorithmes.

II. LA PHOTOGRAPHIE INDUSTRIELLE

1. 2010 : transition vers la photographie industrielle

Malgré les conseils et encouragements de Philippe Gaucher, n’arrivant plus à me renouveler dans les photos de mariages et de portraits, j’ai cherché un souffle nouveau dans d’autres univers.

1.1 Visite virtuelle 

L’essor de l’Internet au milieu des années 2000 crée des nouvelles opportunités de prises de vues. La visite virtuelle interactive se développe vite et il faut être parmi les premiers à proposer ce nouveau format de photos. Cette technique qui permet de se « promener » de pièces en pièces, d’intégrer des informations, de capter l’attention de l’internaute apporte vraiment un plus à la photographie. 

Je décide de m’équiper :

  • une tête panoramique Manfrotto 303 sph.  
  • le logiciel pour assembler les images Auto Pano pro

N’ayant pas trouvé d’informations à propos de la pupille d’entrée sur les sites des fabricants d’optique, j’ai utilisé une méthode empirique : 

  • L’appareil photo est fixé sur le trépied de façon à ce que le centre de l’optique soit le plus précisément possible à la verticale de l’axe de rotation
  • Je contrôle le niveau
  • Je place une grille fine très près de l’objectif
  • Je photographie un sujet vertical à travers cette grille
  • Je fais 3 photos avec un angle de rotation qui permet un chevauchement des images
  • La grille me sert de repère et le sujet doit apparaître au même endroit sur les 3 photos.
  • Si les images ne se superposent pas, il suffit de déplacer l’appareil sur la réglette et de répéter l’opération 

C’est ainsi que j’ai déterminé pour chacun de mes objectifs fixes sa pupille d’entrée, point autour duquel l’appareil photo doit tourner pour que l’assemblage des images en post-production soit parfait.

Je proposais ce services à des hôtels, des restaurants, des monuments historiques, des artisans jusque’à ce que Google Street View démarchent les entreprises et envoient leurs propres « photographes ». 

1.2 Photographie industrielle et Jean Dayre

J’ai lu son livre « l’image et sa construction en studio : lieux, éclairages, effets». C’est le premier livre qui présentait la photographie finale, le plan d’éclairage et la construction du décor. 

Le culinaire, le verre, le cristal, le métal, les bijoux, les portraits, tout était expliqué ! 

Puis je me suis inscrite à l’un de ses stages. Pendant 2 jours nous avons travaillé sur la nature du sujet et la façon dont il est éclairé. Notamment le métal et le verre.

2. 2013-2022 : photographie industrielle exclusivement

La photographie industrielle a cet avantage de combiner l’expertise du reportage, du portrait et du studio. Les clients et les sujets, en étant très variés, permettent des rencontres enrichissantes et lancent des défis stimulants.  

2.1. Photographier l’univers d’une cristallerie : LALIQUE

2.1.1 Le reportage : photos des savoir-faire, étapes de fabrication des objets

J’ai fait mes premiers pas dans cette cristallerie via le reportage. Il s’agissait au tout début de photographier les cérémonies de remise des médailles (discours du PDG de l’entreprise, du directeur d’usine, portrait du récipiendaire). Fréquence 1 fois par an.

Puis, en même temps que la cristallerie se renouvelait, des pièces exceptionnelles étaient produites dont il fallait une garder une trace. La fréquence des interventions est passée d’une fois par an à 4 ou 5 fois.

En argumentant sur ma proximité géographique et l’impact de la photographie avec l’avènement des médias sociaux (site Internet et réseaux), j’ai proposé d’intervenir plus régulièrement. Aussi bien pour les pièces exceptionnels que les pièces iconiques de la marque.

Ma motivation :

Pour moi le reportage en entreprise est la représentation visuelle d’un travail minutieux et de gestes experts. C’est mettre un visage (ou des mains) sur le travail en train de se faire, placer dans la lumière ces femmes et ces hommes passionnés. Grâce au talent, à l’expertise, à la dextérité et à la patience de ces artisans, le cristal (le cuir, la pierre,…) se métamorphosent en œuvres d’exception. Ces fabuleux artisans ont fait du temps leur allié. En effet, il y a le temps de la formation, de l’apprentissage du geste parfait, de la création… Le pouvoir magique du photographe est d’arrêter le temps…. le temps d’un reportage photo ou video.

Ma méthode :

Pour ce type de photos dans le milieu de la cristallerie, il faut savoir observer, être vif et discret, ne pas gêner l’ouvrier et saisir le geste parfait. 

Avant de commencer le reportage, je salue les personnes, me présente et explique l’objet des photos.

Ensuite, comme le geste est répétitif, j’observe leur façon de travailler pour déterminer les moments importants.

Une fois que j’ai assimilé les étapes de fabrication, je m’empare de mon appareil. En procédant ainsi, j’interfère le moins possible dans leur production. 

La plupart du temps, je travaille en utilisant la lumière disponible mais il m’arrive aussi d’apporter un peu d’éclairage pour créer ou renforcer des ambiances.

1.2 Le catalogue : packshot des pièces en cristal sur fond blanc

Après quelques années à réaliser les reportages dans les ateliers, j’ai demandé à emprunter une pièce en cristal, pour des essais en studio et réaliser des packshots.

Éclairer un objet en cristal sur fond blanc n’est pas une mince affaire. On ne peut pas appliquer comme pour un verre classique transparent, la technique « fond clair/ligne noire » dont le résultat donne un effet de silhouette mais n’informe pas sur l’état de surface. 

De plus, l’objet en cristal peut être à la fois incolore, sablé, décoré d’or ou de platine. Ce peut être aussi un miroir sur lequel les sculptures en cristal sont collées, le tout dans un cadre en chrome, en laiton, etc… extra-brillant ou brossé. Il s’agit donc de mettre en place un éclairage pour :

  • Les parties transparentes
  • Les parties semi-opaques
  • Les parties réfléchissantes (miroir et métal)

Le numérique a facilité la tâche du photographe en permettant les expositions multiples.

L’appareil photo est fixé sur son trépied puis je mets en place, tour à tour, les éclairages adaptés à chaque matériau. 1 photo par type de matière. Les images sont assemblées dans Photoshop.

Les motifs des vases incolores ou sablés sont les plus difficiles à restituer sur fond blanc. Une lumière rasante ou un rétro-éclairage ne suffisent pas à recréer les volumes. J’utilise aussi la méthode d’expositions multiples, en déplaçant l’éclairage et en plaçant de petits morceaux de papier noir pour donner du relief.

1.3 Les portraits

À chaque fonction, sa pose, sa lumière, sa gestuelle.

J’applique ce que j’ai appris avec Philippe Gaucher. Je ne laisse pas les bras ballants, je discute un peu avec la personne, essaye de cerner sa personnalité, observe si la pause semble naturelle et ne la laisse pas trop longtemps souffrir sous les feux des projecteurs. 

Et dans cet univers du cristal, j’ai réalisé les portraits studio du directeur artistique, des personnes du marketing et de la communication, des ouvriers.

1.4 L’ouverture vers d’autres cristalleries et verreries

Je communique via mon site Internet et les réseaux sociaux sur mon savoir-faire en matière d’éclairage du verre et du cristal. Je décroche des contrats :

2. Profession photographe culinaire

2.1 premiers essais et forum des métiers

Ma motivation : faire des « portraits » de fruits et légumes en appliquant les techniques préalablement acquises. Je transposais mes bases d’éclairage du portrait à la la nature morte. reproduire en studio une belle lumière sur des légumes, révéler les textures.

L’une de mes premières formations les plus marquantes fut celle de Laurent Yeghicheyan. Un poète de la lumière qui nous encouragea à maitriser une seule source pour nous consacrer au modèle.

J’ai commencé mes premières natures mortes avec une torche, une boîte à lumière, un réflecteur.

Ces essais ont finalement abouti à une série.

Le hasard : présentation du métier de photographe au forum des métiers dans un collège

Je projette un diaporama de mes dernières images « nature morte ». La CPE du collège apprécie mes images et me présente son compagnon graphiste dans une agence de communication. 

Mes premiers pas dans la photographie culinaire.

2.2 le packaging

Le donneur d’ordre est l’agence, je n’ai pas de contact avec le client final.

Elle me transmet le cahier des charges, la charte graphique. L’image finale doit rigoureusement correspondre aux critères du client. Elle doit être appétissante et influencer l’acte d’achat.

Les produits sont toujours photographiés sur fond blanc en respectant les côtes de l’emballage (espace pour le nom du produit, la marque les ingrédients…)

Je réalise ces photos chez moi, dans mon studio et envoie quasi instantanément les images à l’agence de communication pour qu’elle valide l’angle, la lumière, le stylisme. Il faut être très réactif car les produits alimentaires frais s’oxydent très rapidement.

Il faut être aussi astucieux, car une tranche de jambon par exemple, ne tient pas toute seule, cette forme avec du volume. J’ai testé différents plastiques transparents pour finalement adopter les fines feuilles de Polyester des rétro-projecteurs, qui étaient à la fois assez souples pour donner une forme et assez rigide pour supporter le poids du jambon.

2.3 Profession photographe pour des Chefs étoilés

Profession photographe culinaire

Le travail avec les Chefs est complètement différent de la collaboration avec une agence. On n’use pas de subterfuge pour embellir leurs produits, il faut être prêt quand l’assiette est dressée. 

Dans ce cadre-là, j’installe mon studio dans le restaurant. Je pilote l’appareil photo via mon ordinateur portable et nous visualisons en direct les images. 

L’éclairage est mis en place avant l’arrivée du plat de façon à ce qu’il n’y ait plus que de petits ajustements.

L’ambiance et le style de l’image sont discutés en amont. C’est un travail d’équipe, le Chef me fait part de ses besoins et de ses attentes, et je crée l’ambiance qu’il désire. 

2.4 Les livres de recettes

Le dernier en date, celui du restaurant « Les Chauvins » à Strasbourg.

Mes précédents livres culinaires en collaboration avec Les Éditions du Signe :

  • Le répertoire du Burger
  • Greffé et Gourmet avec les Chefs étoilés de l’association « étoiles d’Alsace »
  • Des hommes et des étoiles, auteurs Maurice Roeckel et Fernand Mischler
  • Passion culinaire, le Chef Frédéric Engel

 

3.Profession photographe automobile

Ma motivation : trouver un sujet à éclairer encore plus difficile que le cristal ; relever un nouveau défi ; développer une nouvelle clientèle. 

Les surfaces métalliques, le mélange de matière, le galbe et les courbes, en un mot la voiture, c’était le sujet parfait pour me surpasser.

Éclairer une voiture sur site (concession ou chez un collectionneur)

Ne disposant pas d’un studio suffisamment grand pour accueillir des voitures, j’ai mis au point une technique d’éclairage pour pouvoir photographier un véhicule dans son intégralité ou un détail quel que soit le lieu. 

J’ai testé une sorte de « Light painting » en utilisant une torche de studio, montée d’une boite à lumière en bandeau. Le résultat n’était pas si mal, mais je recherchais un rendu « mat ». De plus, l’ensemble torche + façonneur était trop lourd.

Après plusieurs essais, j’ai fabriqué un prototype encore artisanal : un flash cobra + bol argenté + diffuseur insérés dans une petite boite à lumière (30×20 cm). Et cette lumière est encore une fois diffusée à travers un grand panneau translucide (100×40 cm).

Et toujours en pratiquant les expositions multiples, j’éclaire par petits bouts la voiture. Je joue sur la réflexion du grand panneau sur la surface métallique et crée des reflets mats ou des lignes très dures.

J’ai proposé cette méthode à un concessionnaire automobile, à un restaurateur de véhicules de collection et à deux collectionneurs.

Je suis en contact avec des fabricants de matière plastique pour rendre cet ensemble plus fonctionnel. En tout cas, grâce à cette technique, une nouvelle clientèle se présente.

III. LES EXPOSITIONS

1. Les expositions collectives

1.1 2015 : Festival International de la Photographie Culinaire

  • Carrousel du Louvre
  • Exposition Universelle de Milan dans le Pavillon de la France
  • Ministère de l’agriculture

1.2 École de l’image Les Gobelins

2. Exposition au Musée Lalique pour les JEMA

Chaque année le Musée organise une exposition temporaire en lien avec les Journées Européennes des Métiers d’Art. Ils m’ont confié le thème « Geste et savoir-faire » sous forme de tryptiques « gestes, outils, portraits »

Cf annexe n°11 Musée Lalique JEMA

3. Exposition sur le stand de la concession BMW partenaire des Internationaux de tennis féminin à Strasbourg

La concession BMW m’a passé une commande : photographier les pièces automobiles et les détourner de leur usage. Ils choisissent les pièces mais me laissent carte blanche pour la mise en scène.

Cette série de photographies sera exposée pendant une semaine sur leur stand.

RECHERCHES PERSONNELLES

Avec la quête de la lumière, la recherche du mouvement.

Degas, Rodin, Giacometti des maîtres inspirants : réussir à représenter le mouvement furtif avec un art statique.

Degas et la vie quotidienne des danseuses de l’opéra, il choisit de figer dans le temps des moments insolites. 

Rodin réussit à suggérer le mouvement, les formes me font penser à la mer ou à la lave, on « sent » le mouvement continue

Giacometti : l’homme qui marche. Les pieds bien ancrées dans un socle et pourtant le mouvement est présent

Mon tout premier kit d’éclairage Multiblitz a été remplacé par un jeu très complet Broncolor : 6 torches avec leur générateur, des boîtes à lumière, des bols, une lentille de Fresnel, une découpe, un pied girafe, etc… bien plus qu’il n’en faut pour bien travailler, .

Grâce à ce matériel très performant, j’ai pu contrôler un paramètre essentiel si on veut saisir le mouvement : la durée de l’éclair.